L’Ultra, pourquoi ? Pour rien…

ultra-pourquoiPourquoi courir si longtemps, au-delà de ce que nombreux parmi nos contemporains jugent raisonnable ? Pourquoi devrait il y avoir une raison, une utilité, une finalité ?
Et si je ne courais que parce que j’aime ça… Parce que c’est simple au point d’être la chose la plus simple que je connaisse.
Courir contre soi et non contre les autres ? Je n’ai aucune raison d’être contre moi.
Repousser mes limites ? J’aimerais bien les connaître avant même de les repousser.
Je ne cours pas parce que c’est bon pour la santé. Je ne cours pas parce qu’il est bon d’avoir régulièrement une activité sportive ou physique. D’ailleurs, courir n’est pas un sport. Je ne pratique pas un sport. Je cours…

Au fond, je ne cours pas vraiment ou du moins je ne pense pas à courir. Je me déplace, léger, dans le paysage et dans la vie. Je vais d’ici à là en passant par où me plait. Comment pourrais je le faire en faisant un sport nommé course ? Je ne peux le faire qu’avec légèreté, avec harmonie, avec mon corps, avec mon esprit, avec tout mon cœur.  Avec les autres aussi. Partager ce geste. Entendre le bruit des foulées, le souffle des respirations. Laisser la fatigue passer et faire le silence pour finir par se comprendre sans parler.

Je ne cours pas vraiment. J’explore les alentours et me goinfre d’émotions, de bruits, d’images. Je cours au fond de moi. J’en deviens minimaliste : une foulée, une colonne d’air, une perception de plaisir. Pour quelques instants, j’arrête la comédie de la vie, je me mets dans une bulle et regarde au travers. Je reviens sur un essentiel momentané et trie des choses de la vie.

Demain est un autre jour. Demain sera en d’autres foulées. Demain sera en d’autres pensées. Demain, je trouverai peut être une raison à la course. Demain est encore loin.